Pauvre, pauvre petit mari !

Vendredi soir, j’ai prévu de sortir avec des amies. Dîner, boire quelques verres… un vendredi soir habituel en somme. Sauf quand on est une mère…

La première fois que j’ai osé sortir après le travail en laissant ma fille à mon mari, j’ai eu le droit à quelques réflexions bien senties :

Ma mère : « Déjà qu’elle ne te voit pas souvent, tu vas la laisser ce soir encore ! »

Mon père :  » Ce n’est pas très sympa pour ton mari qui bosse toute la semaine et aimerait sûrement se reposer.  » 

Ma collègue : « Et ton mari accepte de rester seul avec ta fille ? Il est vachement sympa ! « 

Une amie : « Un mari qui te garde ta fille pour que tu puisses sortir, tu en as de la chance ! »

Je passe sur l’abandon de l’enfant par la mère indigne, je pourrais écrire des pages et des pages, mais ce n’est pas l’objet de ce billet.

Non, le problème est le lâche abandon du mâle se retrouvant seul avec sa progéniture…pour toute une soirée (cris d’angoisse dans le public). Lui qui bosse pour faire vivre la famille. Oui, parce que moi, vous l’aurez compris, j’enfile des perles toute la journée.

Donc, j’ai de la chance d’avoir un mari, qui le soir venu, se transforme occasionnellement en babysitter.

Au contraire, personne ne dit à mon mari combien il a de la chance d’avoir une femme qui garde son enfant lorsqu’il décide de sortir avec ses copains. Personne ne lui dit : « Dis donc, ta femme a bossé toute la semaine, ce n’est pas très sympa de la laisser seule avec la bébé ce soir. »

Visiblement c’est dans mes gênes de garder les enfants.

Le mari, lui, a droit à une médaille chaque fois qu’il exécute une tâche historiquement réservée aux personnes de sexe féminin.

Parce que, bien entendu, ces petites phrases assassines sont déclinables à l’infini. Une femme a de la chance si son mari s’occupe : des courses, de la cuisine, du repassage ou du ménage. Pour une femme c’est juste normal. Et si elle ose se plaindre d’être débordée, c’est  qu’elle est mal organisée ou qu’elle travaille trop. Au choix.

Personnellement ces remarques me font bondir intérieurement, mais j’ai cessé d’essayer d’expliquer, car cela revient à me justifier. Et j’estime ne pas avoir à me justifier.

Je n’ai pas besoin de leur dire que nous travaillons autant l’un que l’autre et que nos deux salaires permettent de faire vivre le foyer. Que les tâches ménagères nous reviennent à parts égales parce que nous sommes égaux et qu’il n’y a pas de chef de famille. Je n’ai pas besoin d’expliquer que cette enfant nous l’avons fait à deux et que nous l’assumons ensemble. Et que la garder n’est pas une corvée pour le parent qui reste.

Alors je serre les dents et je répond avec un sourire en coin : « Hé oui, je l’ai bien choisi mon mari ! »

Et vendredi soir, c’est mojitos !!!!

4 réflexions au sujet de « Pauvre, pauvre petit mari ! »

  1. Moi aussi je réponds que « j’ai bien choisi mon mari parce qu’en plus c’est lui qui cuisine, alors je ne vois pas pourquoi je me fatiguerais à le faire moins bien! » Et puis ceux qui ne sont pas contents, c’est juste qu’ils sont jaloux!
    Alors vive les mojitos avec les copines et puis c’est tout! 🙂

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